jeudi 5 juin 2008

L'olivier

Au fin fond de l'Alabama, un jeune noir accorde sa guitare avant de livrer au paysage plat d'été un doux cri en mémoire de ses ancêtres. Il est aveugle. Il songe aux noeuds qui pendent de l'olivier. Le collier de son arrière grand-père est ici. Ce collier qui lui coupa net le souffle. Alors le chant restera la plus pacifique des vengeances, un véritable don divin pour que la descente en enfer s'illumine le long du chemin.

1 commentaire:

Rémi a dit…

La douleur enfante le chant. Le chant est douleur. Il puise sa source au plus profond des entrailles du corps, là où loge la souffrance. Et le corps vibre de souffrance. Ainsi affleure la beauté.
La musique gospel serait le chant du corps qui souffre. Le chant de la tristesse sans fard, sans apparat.
Comme le champ de blé naît de la terre qui a été labourée par l'homme, le chant noir est issu du corps qui a été malmené par l'homme.
A rapprocher des "fleurs maladives" de C. Baudelaire, dont le "mystique aliment" qui fait leur vigueur est la souffrance...